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Jean-François Aillet - Sculpteur / Designer - Projets en cours

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Journal de Bord

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JFA raconte sa rencontre avec Kaïdin Monique Le Houelleur

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Répartition géographique
des prélèvements

"Le Solitaire... des marées"

C'est quoi ce projet ? 

 

Biographie

Nom : Aillet
Prénom : Jean-François
Né le 22 septembre 1961
en Normandie

Développement

Chronologique

Parcours artistique

Formations

Dossier Médicis

 

Rencontres

JFA raconte
ses rencontres avec :

Jean Moré

Mariyo Yagi

Bob Lens

Rüdiger A. Westphal

Pascal Pithois

He,Jian

Phan Kim Dien

Inge van Kann

Ryosuke Cohen

Azim Shabal Nawabi

Natacha Androusov

Kaïdin M Le Houelleur

 

Témoignages

Ils se sont exprimé
sur le travail de JFA :

Pierre-Emmanuel Muller

Pierre Jaccaud

Joël Hubaut

Francis Vallat

Christian Lambert

Renaud Bonneville

Sylvain Sauvage

Patricia Cheval

Isabelle Schmid

Céline Lacaille

 

Portrait audio
sur JFA

Jean-Bernard Hollman

 

Portrait osé
Ancêtres

Fils de marin

Kaïdin Monique Le Houelleur - Peintre et Sculpteur

Comment vous parler de cette rencontre avec Kaïdin et comment vous parler de Kaïdin ? M'aventurerais-je à reprendre ici, en introduction, cette biographie pour vous en parler que cela ne saurait résumer en rien ni cette rencontre particulière ni son parcours tant il y a chez cette femme quelque chose d'étranger et de totalement atypique aux parcours dits "classiques et traditionnels".

Vietnamienne franco-ivoirienne, de double nationalité française et ivoirienne, vivant en Afrique, puisant ses inspirations et ses influences auprès des Dogons, des Touaregs, des femmes Kassenas, exposant ses créations en Chine autant qu'au fin fond de la forêt primitive ivoirienne autant qu'au Quai de Branly à Paris où dernièrement au Japon au cours d'itinérances sur les traces du poète Matsuo Bashô, il est en effet amusant de lire dans sa biographie : autodidacte !!!

Comment aurait-il pu en être autrement ? Quelle école d'art aurait pu en effet la former pour lui apporter tout ces savoirs métissés, trans-culturels et ancestraux, pour qu'elle puisse devenir sculpteur et/ou peintre ? Difficile à dire et peu importe tant ce qui importe et force l'admiration, devant l'oeuvre de Kaïdin, c'est qu'elle ait su s'inventer elle-même son propre véhicule pour emprunter adroitement et habilement des chemins de traverse à la croisée de toute cette interculturalité pour nous rapporter de ses itinérances, de ses voyages, de ses trans-mutations, ces "choses" qui nous transportent avec tellement de poésie jusqu'au "sacré".

J'ai d'abord reçu, en février 2008, un long e-mail de 40 pages qui m'a été envoyé, à propos du travail de Kaïdin, par mon ami Jean Moré, rencontré au moment de l'inauguration du "Révolver nouée" en 2005 où il m'avait alors présenté Fusako et Alain Jouffroy. Par ce long e-mail, Jean Moré m'invitait à aller découvrir le dossier de présentation de la marche de kaïdin au Japon, précisant que cela devrait m'intéresser avant que moi-même je ne m'apprête à aller marcher...

Un mois plus tard, le téléphone a sonné. C'était Kaïdin au téléphone. J'ai alors pris un train afin que nous puissions nous rencontrer à Paris, elle, avant de partir faire son deuxième périple de 2500 km au Japon, moi, avant que je ne parte faire cette Marche Maritime de 3200 km.

Comment vous parler de cette rencontre avec Kaïdin ?

Le mieux, pour vous permettre de mieux cerner le personnage, c'est de vous montrer ces quelques photos que j'ai pu prendre lors de notre rencontre dans cet atelier parisien où elle entrepose quelques pièces...

     

Tout d'abord cette pièce, une pièce immense, tendue... Qu'avons-nous là en fait ? Du cuir, des coutures, des pigments, des pictogrammes, des rapiècements... J'ai sonné à la porte. Kaïdin est venue m'ouvrir. Cinq minutes plus tard, en plein Paris, je me suis retrouvé devant cette toile de tente touareg qu'elle est allée ramasser dans le désert, tendue au mur, après qu'elle soit allée peindre dessus des pictogrammes qu'elle est allée décalquer dans le désert. Les pictogrammes sont préhistoriques. La toile de tente cousue de plusieurs peaux de chameaux est centenaire.

Bon, pour une entrée en matière, voila une femme qui a un sens peu commun et très particulier de faire du camping ! La pièce est somptueuse : 6 m de long, 4 m de haut. On se demande pourquoi elle n'est tout simplement pas accrochée dans un musée ?

        

Font face à cette toile de tente touareg d'étranges portes dressées à l'instar de chevalets qui ressemblent à des châssis à bois massifs. Toutes portent des noms évocateurs : "Porte de l'Énergie", "Porte de Mamy Watta, "Porte d'eau", "Porte de Djado", Porte de Ogun, "Porte du soleil noir", Porte de la parole de l'eau", "Porte de la forêt", "Porte du Sigui".

C'est en fait par ces portes que l'on entre réellement dans l'univers sacré et onirique de Kaïdin. Elles sont autant d'entrées et de passages démultipliés vers des mondes parallèles auxquels elles nous invitent.

      

D'un aspect sériel, aucune ne se ressemble cependant. Elles sont à la fois cabalistiques, poétiques et autant d'approches expérimentales du divin. Je m'imagine alors les voir se déployer dans un hall d'aéroport pour former, le temps d'une exposition, un déambulatoire au travers duquel pourrait évoluer toute la transculturalité planétaire, le temps de quelques escales...

A côté de ces portes sont entreposées des dizaines et des dizaines de sculptures en bronze de facture plus classique bien que séduisante. Des pièces que l'on imagine participer à l'espace intérieur, toutes connotées de symboles sacrés dogons, etc. Mais ce n'est pas là que se situe la vraie dimension artistique de Kaïdin.

     

Ces sculptures sont, certes, intéressantes mais pour découvrir véritablement la dimension de l'oeuvre artistique de Kaïdin, c'est probablement davantage par cette porte et au travers de cette porte qu'il nous faut entrer à travers ce symbole des Dogons.

Par ce symbole, Kaïdin nous invite dans un autre monde, celui qui est allé la mener jusqu'au coeur de la forêt ivoirienne et maintenant jusqu'au Japon sur les traces de Matsuo Bashô.

A l'issue de cette première rencontre dans cet atelier parisien, Kaïdin m'a offert un livre que j'ai alors ouvert et feuilleté. En 1999, Kaïdin s'est aventurée au coeur de la forêt ivoirienne d'où elle a rapporté une série extraordinaire d'installations toutes plus fascinantes les unes que les autres. Une série aujourd'hui rassemblée dans un livre intitulé "Forêts secrètes, secrets d'eau" aux éditions FAGE, avec des photos de Vincent Fougère et des textes d'Alain Borer, de Dominique de Villepin.

En feuilletant "Forêts secrètes, secrets d'eau", j'ai alors découvert la vraie dimension de l'oeuvre sculpturale de Kaïdin, une oeuvre sculpturale d'une extrême poésie et d'une rare beauté où le langage nous échappe pour laisser place purement et simplement aux dimensions du sacré. Ce que j'ai vu dans cet atelier à Paris n'est rien rapporté face à l'oeuvre produite en forêt ivoirienne et au Japon par kaïdin où, dans ses itinérantes installations, elle est tout simplement allée converser avec les Dieux et son discours avec eux touche au sublime.

De cela nous en est rapporté un support photographique, unique trace factuelle qui subsiste de ses interventions au travers de l'oeil du photographe à quoi s'ajoute la trame de l'écriture. Cependant, ne nous y trompons pas tant avec Kaïdin nous sommes dans une communion des espaces-temps entre le "ICI" et le "LÀ-BAS" où le corps est graphie et la gestuelle posée est le souffle, l'image figée n'en constituant au final que la mémoire et non l'énergie.

Chaque installation de Kaïdin est une concentration d'espaces-temps. La moindre feuille posée, la moindre brindille, le moindre pétale, la moindre fleur, la moindre graine participent d'un ensemble qui potentialise le temps des saisons qu'il aura fallu attendre pour que puisse pousser une graine, en sortir une feuille, en sortir une fleur, se fabriquer un lin seul qu'elle choisira ensuite d'assembler à la fois comme une prière et comme une offrande tant nous ne saurions ni négliger ni oublier d'où elle vient afin de mieux comprendre son travail en regard de son Viêt Nam natal sur lequel les humains sont allés déverser tant d'Agent orange, de ce défoliant destiné à supprimer toute forme de vie avec maintenant comme mesure tous ces effets génétiques secondaires et dévastateurs que nous connaissons.

Tous ces haïkus de Kaïdin réalisés au Japon sur les traces de Bashô, avec cette contrainte rigoureuse d'arpenter chaque jour le territoire, de s'imprégner de ses espaces pour en percevoir et en ressentir les lignes de force, les trames d'énergies, comme elle le fait, sont autant de gestuelles posées que de chefs-d'oeuvre aboutis des Grands Maîtres, des lavis posés d'un seul mouvement qui contiennent en eux le tout.

 

Enfin, à travers cette découverte de l'oeuvre de Kaïdin, quelle merveilleuse surprise de me rendre compte que c'est Alain Borer, que je n'ai pas revu depuis 28 ans, qui a écrit le texte de "Forêts secrètes, secrets d'eau".

Alain Borer était mon professeur lorsque j'étais élève à l'école des Beaux-arts de Tours École des Beaux-arts - 1980. Il publiait à l'époque, dans la revue de cette école des Beaux-arts, ce petit poème que j'avais écrit : "Il y a..."

Aussi, Kaïdin, c'est une joie de te l'offrir en lecture aujourd'hui, 28 ans après, en te chargeant de communiquer de ma part à Alain que cela me ferait un immense plaisir de le revoir après toutes ces années.

Nous n'avons qu'une vie, celle qui ne nous passionne pas forcément.

L'autre, nous passons notre temps à la rêver à longueur de journées…

Rimbaud disait : "La vraie vie est ailleurs !".

Qu'à cela ne tienne.

Notre vrai problème, à nous, c'est que nous sommes ici.

Dans ce contexte, il y a…

Il y a les choses que l'on regarde, et notre capacité pour les imaginer autres.

Il y a la vie que l'on éprouve, et celle qui est là pour nous éprouver.

Il y a le temps qui nous effleure le visage, et notre âge pour nous en moquer encore.

Il y a la pluie, merveilleuse, belle, fantastique, superbe, pour nous laver les yeux de l'orage.

Il y a le vent, sublime, enjoueur, câlin, que l'on étreint, et qui nous entraîne.

Il y a le temps, et là-bas devant le ciel. Ah ! J'allais oublier la veille,

pour nous en rappeler encore le lendemain.

Il y a…

Il y a ce qu'il ne faut pas oublier, la vie. Bon dieu, comme c'est merveilleux.

Écoute, regarde, ferme les yeux… Non, fais-le quand tu seras seul(e),

tes ami(e)s ne comprendront pas.

C'est une histoire entre toi et toi et la vie, dans la vie. Tu comprends…

Tu comprends ce qui est en train de se passer ? Tu es là.

Non, là-bas, c'est ailleurs. Oui, je sais, tu aimerais bien y être, y aller.

Mais ce n'est pas ça. Là-bas, tu y seras. Et après, tu feras quoi ?

Quoi de plus que là où tu es tout de suite ?

Écoute, écoute la vie… Tu l'entends ? Elle est belle, hein !

Si, elle est belle, superbe même.

Oui, je sais, il y a l'orage là-bas.

Et le tonnerre aussi. Ce n'est pas un jeu.

Mais après... C'est lui aussi qui me fait écrire aujourd'hui

sans craindre pourtant de dire… Oh ! Bon dieu que la vie est belle.

La misère, je connais. La guerre, j'ai vu ce qu'elle a fait chez moi.

Les pâquerettes des champs, oui, c'est vrai, elles sont blanches.

Il y en a des champs, des champs et des champs.

Des champs de marbre, des champs de marbre blanc.

Il faut imaginer…

Tu sais ce que c'est ?

Non, cela il faut oublier. Mais oublier en partie seulement.

Écoute, écoute la vie !

Tu l'entends ?

Elle est belle, hein !

Si elle est belle !

Superbe même. Celle-là, il ne faut pas l'oublier.

Tu sais, moi, je n'ai envie de rien.

Je regarde, je passe, j'écoute, mais au fond de moi, je n'ai envie de rien.

Si, bien sûr, il y a ce que je veux faire. Mais ça ce n'est rien.

C'est un jeu. Alors je joue...

L'enjeu…? La mise est grande.

C'est vrai, c'est moi que je joue.

Cela, je ne sais pas l'expliquer. Mais ce n'est pas très important.

Savoir : t'auras qu'à dire que tu sais pas.

Si on te demande, t'auras qu'à dire que tu sais pas. C'est Tout.

Tu comprends. Tu comprends la vie…

Il y a… Il y a celle que tu vis.

Celle qui t'entraîne tous les jours.

Oh ! Oui, bien sûr, celle qui te pousse et qui te presse contre les autres.

Celle que…

Mais c'est pas ça.

Ce n'est pas de cette vie là que je veux te parler.

Je veux te parler de l'autre, de celle que tu laisses à côté.

Celle où tu voudrais.

Écoute, écoute la vie, tu l'entends ?

Non, pas celle de dehors. Mais celle qui est en toi et que tu portes dans ta tête. Tu l'entends…?

 

Ajouterais-je, en conclusion de cette première rencontre, celle où tu accepterais que nous programmions ensemble, à l'issue de nos marches respectives, une marche africaine en jalon de lancer en Afrique la collecte des sables sacrés des chefs des tribus dans la perspective d'organiser en Afrique la 3ème Rencontre Internationale Spéciale "Le Solitaire... des marées". Une Trans-Africaine où nous commencerions par aller chercher le sable des Dogons pour faire venir ensuite tous les sables du continent Africain.

 

JFA

 

 

 

Haïkus

Itinérance de kaïdin
au Japon

 

 

 
0210

Collecte N° 0210

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Collecte N° 0211

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Collecte N° 0212

 

Prélèvement international de matière première

Intention : Faire rassembler le plus rapidement possible, par 7000 personnes à travers toute la planète, 7000 sables de toutes les mers du monde afin de faire venir la silice nécessaire pour réaliser le diamant destiné à aller coiffer le projet "Le Solitaire... des marées" et concevoir une place publique destinée à rassembler les sables de toutes les mers du monde autour de ce projet.