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Après trois mois et demi à longer la côte française depuis le Mont-Saint-Michel en descendant vers l’Espagne, les premiers pics des Pyrénées sont apparus sur la ligne d’horizon en sortant de la forêt landaise à la hauteur de Moliets. Rien de spécial sinon qu’y arriver de cette façon à la lenteur de la marche en procure une autre perception, une autre lecture.
Voici donc, face à cette longue marche, l’arrivée du second finistère : Un peu plus de 900 km à longer en empruntant le très fameux et célèbre CAMINO DEL NORTE pour aller jusqu’à la pointe ouest espagnole…
La troisième paire de chaussure de randonnée vient de casser. Elle n’aura pas supporté les longues plages landaises à marcher dans le sable.
Mon pied droit est endommagé au moment où se présentent devant moi quelques étapes un peu plus ardues que la traversée des côtes d’Armor.
Le solde de la marche est négatif et j’apprends que la promesse du financement d’un mois de marche par une personne venue à la Corderie Royale et qui tenait absolument à rester anonyme s’avère n’avoir été que de belles paroles sans lendemain, du vent, de l’air brassé pour ne rien dire.
Qu’à cela ne tienne ! J’ai en face de moi une montagne à passer, un cap à tenir, un objectif à atteindre et tant de belles rencontres (plus de 600) faites au cours de la traversée des côtes françaises.
Une seule certitude : L’arrivée est au bout, derrière cette montagne, et pour rien au monde je n’arrêterais cette marche, devrais-je y arriver en rampant.
Alors, de grâce, par respect, face et envers toutes les belles personnes rencontrées et qui sont allées signer mes carnets de routes (troisième volume terminé à Bayonne, quatrième commençant à Biarritz) : Prière de ne plus m’annoncer des promesses que des personnes ne peuvent tenir. Je n’ai pas besoin de cela pour mon moral.
J’en profite pour remercier toutes les personnes qui se sont impliquées dans cette action ainsi que toutes celles rencontrées en cours de route. Je suis pour l’instant dans la dynamique de la marche. Aussi faut-il m’excuser de ne pas donner plus de nouvelles régulièrement. Impossible d’être en même temps en train de marcher, en train de rencontrer les gens, en train de parler, en train de gérer les muscles, les douleurs, de gérer et d’improviser de façon dynamique les bivouacs, etc., etc. Je rentre en écriture au cours du second semestre 2008 lorsque je serai durant six mois sur l’île de Molène. Là , je prendrai le temps de recontacter tout le monde sans faute.
Pour l’instant, j’ai une marche à finir, un pied endommagé à devoir gérer et un financement à trouver en urgence et de toute urgence pour assurer la traversée à pied des 900 km du CAMINO DEL NORTE pour arriver jusqu’à la pointe de la Galice. J’ai parcouru un peu plus de 50.000 km en stop à travers toute l’Europe avant même que l’Europe ne soit formée. Alors ce ne sont pas 900 km de côtes espagnoles à parcourir à la marche qui vont me faire peur après avoir dormi dehors au cours de ce printemps en Bretagne par tous les temps face à des gens droits, authentiques. Car si il y a bien des gens sur cette terre sur lesquels on peut compter, ce sont bien les bretons qui lorsqu’ils disent quelques chose, ils le font.
Bien à vous, au plaisir de vous lire
et de vous rencontrer.