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Jean-François Aillet - Sculpteur / Designer - Projets en cours

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Journal de Bord

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JFA accueilli en résidence artistique en Provence

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Répartition géographique
des prélèvements

Accueil
en résidence artistique

00 - Introduction

01 - Résumé du séjour

02 - Journal La Provence

03 - Résidence en images

 

 

Recherche en art

Présentation générale

Dossier Médicis
Présentation générale

L'apprentissage...
Présentation générale

Propos et projets
Présentation générale

00 - Propos de recherche

01 - Epaisseur de l'eau

02 - Le Glaneur de Cérès

03 - Dialogue

04 - Mélodie pour un sous-bois

05 - Le Solitaire... des marées

06 - La Cour des Amoureux

07 - Saturation

08 - Les Discutants de De Rauïschte

09 - Les Modulateurs

10 - Les Démodulateurs

11 - La Nuit des Princes

12 - Les Gestateurs

13 - Les Plaques

14 - Système NA - Newton Archimède

15 - Spacer - Système ETM

16 - Le Rocher de la Chouette

 

Allégorie maritime :
Sirène ailée à tête de licorne

"Le Solitaire... des marées"

C'est quoi ce projet ?

 

Un villageois en Lubéron
accueilli en résidence artistique
en Provence
grâce à Internet

 

Objectif de cette résidence artistique : Profiter d'un moment suspendu pour boucler un dossier de demande d'allocation de recherche et de séjour à l'étranger adressé au ministère français de la culture et des communications dans la perspective d'aller poursuivre le projet "Le Solitaire... des marées" au Québec.

La structure d'accueil : "Le Moine avance à la vitesse de ses savates, l'Internaute à la vitesse de la lumière ! L'un est synonyme de repli, l'autre de dépli sur le monde". Telle est la devise à l'origine de cette structure d'accueil en résidence "Le Moine et l'Internaute", imaginée en 1998 par le metteur en scène international Pierre Jaccaud. "Le Moine et l'Internaute" a été durant 2 ans un projet pilote pour le développement de la culture et des nouvelles technologies de communication en ruralité : une structure de recherche pluridisciplinaire déployée sur 25 villages répartis dans le Vaucluse et 9 villages dans les Alpes de Haute-Provence. Un programme d'actions éthique et esthétique associant les lois antiques de l'hospitalité à l'hyper-contemporanéité des outils du savoir et de la diffusion. L'objectif de cette structure fut d'accueillir en résidence des chercheurs, des artistes, ou tout porteur de projet transdisciplinaire dans le domaine des arts, des sciences et des nouvelles technologies. Pierre Jaccaud est avec Kamila Regent le fondateur de "Chambre de séjour avec vue...", une association d'art contemporain officiellement répertoriée comme étant l'une des plus belles "Villas Médicis" au monde pour accueillir des artistes en résidence.

Le Lubéron, vous connaissez ? Pour ma part, j'ai eu beau sillonner la France dans tous les sens, depuis 20 ans, il m'aura fallu attendre d'arriver à l'aube de mes 40 ans pour m'aventurer sur cette transversale du sud-est de la France. En traçant une diagonale depuis l'Europe vers l'Amérique du nord, je me suis retrouvé un soir de mars 2001, après 800 Km, 8 heures de train, un TER, un TGV, un TER, 30 Km en bus, 5 Km en taxis, dans cette région isolée du Vaucluse. En arrivant là, je répondais à un e-mail sans trop savoir ce que j'allais découvrir ni où j'allais mettre les pieds. Mon soucis en partant de Normandie était de boucler un dossier de demande d'allocation adressé au ministère de la culture et il me restait en tout et pour tout 3 semaines pour faire cela. Ce fut le monde à l'envers ! En cherchant à aller vers le nord pour faire connaître mon projet "Le Solitaire... des marées", je me suis retrouvé au sud, sur la face nord du Lubéron !

Comment, simple villageois, me suis-je retrouvé là ? Par un e-mail arrivé dans ma boîte. Oui, véritablement, par un simple e-mail arrivé un beau matin dans ma boîte à e-mails. Ce que je vais vous décrire là vaut pour témoignage, s'il en faut encore, qu'Internet est tout sauf justement ce que l'on veut bien en dire. Avant de recevoir cet e-mail, je n'avais jamais entendu parler de cette structure "Le Moine et l'Internaute" ni de Pierre Jaccaud ni de Kamila Regent et encore moins de "Chambre de séjour avec vue...". Il m'aura donc fallu attendre de recevoir un jour un simple e-mail, très court, pour me faire boucler un sac de voyage, parcourir 800 Km en contresens d'une route tracée vers l'Amérique du nord, sans savoir à l'avance où j'allais ni ce que j'allais découvrir. Ainsi, me suis-je retrouvé à l'autre bout de la France, dans l'une des plus belles "Villas Médicis" au monde, perdue dans une toute petite vallée miniature entre Avignon et Forcalquier où résonnent des noms de villages comme Roussillon, Apt, Bonnieux, Joucas, Gordes, Goult, Saignon, Saint-Saturnin-les-Apt, Simiane la Rotonde et tant d'autres encore. Avant de traverser la France, en quittant ma Normandie toute verte, vers cette petite vallée, tou(te)s mes ami(e)s m'ont dit : "Tu vas voir, c'est beau, c'est vraiment incroyable !". Quoi ? Qu'est-ce qui est beau et incroyable dans ce coin-là de France ? Leurs ai-je demandé ! Moi qui, avant cela, avais parcouru déjà plus de 50.000 Km en autostop à travers toute l'Europe. Des beaux coins et des coins pourris, autant dire que j'en avais déjà vu quelques uns en Europe, au cours de mes nombreux voyages. Alors qu'ont-ils voulu me dire, me suis-je demandé, avant de partir ? Le savaient-ils eux-mêmes ?

Pour resituer un peu le contexte... Qu'est-ce qui a bien pu me pousser à l'aube de mes 40 ans à entreprendre ce voyage et à faire ce détour sur ma route à partir d'un simple e-mail reçu un beau matin ? Un retour en arrière sur 20 ans avant de projeter un autre voyage... Voilà ce qui m'a poussé à boucler mon sac. Le chemin qui m'a mené jusqu'en Provence aura mis 20 ans à se déployer pour finir par se dessiner sous la forme d'un accueil en résidence artistique. Qu'est-ce donc qu'un accueil en résidence artistique ? Dans la tête de beaucoup de gens, cela doit bien prendre différentes couleurs, à une époque où l'on ne sait plus trop bien quelle place accorder à l'art et aux artistes, tant ce domaine semble être réservé à un tout petit nombre. Pour moi, il s'agissait simplement de mettre la dernière touche à un dossier de demande d'allocation de recherche et de séjour à l'étranger. Ce qui se résume en fait à monter un dossier pour demander de l'argent à l'État dans le but de poursuivre un projet précis Voir Dossier Médicis. C'est étrange la vie ! Au moment même où je m'apprêtais à remettre mon dossier au ministère de la culture pour faire une demande pour la "Villa Médicis hors les murs", voilà que l'on m'invite à séjourner, en Provence, en résidence artistique, justement dans une véritable "Villa Médicis". Parfois, il y a des trames qui nous dépassent et qui nous échappent. Des études d'électrotechnique bouclées il y a 20 ans ; un concours d'entrée passé à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Tours en 1980 ; deux mentors pour m'aider à guider mes premiers pas en début de parcours, le sculpteur international Michel Gérard et l'écrivain Alain Borer, l'un des cinq meilleurs spécialistes mondiaux en littérature rimbaldienne, avec qui j'ai eu le plaisir et l'immense honneur d'étudier pendant un an ; une recherche en art ébauchée au début des années 80 et poursuivie pendant 20 ans ; une première série de projets génériques dans le domaine de la sculpture contemporaine ; un passage par le centre d'études supérieures industrielles, le temps de devenir Designer manager et concevoir une collection de deux modèles de poussettes présentée sur deux salons internationaux du matériel de puériculture, vendue sur le marché européen pendant plus de cinq ans ; un passage par le centre de recherche de l'université de technologie de Compiègne, Département de Génie Mécanique, Division Design ; une formation de Webmaster, l'écriture, la création et la réalisation d'un site Web de 1500 pages commencé en 1998, achevé en 2000 pour communiquer des projets d'art contemporain dont le projet "Le Solitaire... des marées" : voilà comment, par un soir de mars 2001, je me suis retrouvé en Lubéron à commander un café et à appeler un taxis pour arriver à la tombée de la nuit dans l'une des plus belles régions du monde. Ne croyez pas au chauvinisme, je suis normand ! Aussi, pour vous dire que le Lubéron est véritablement l'une des plus belles régions du monde, vous pouvez me croire, ce n'est pas de la rigolade. Van Gogh, de Staël et tellement d'autres sont passés par là pour en témoigner que l'histoire n'est plus à réécrire.

Voila comment, villageois, je me suis retrouvé en Lubéron ! En mars 2001, au moment où je boucle mon dossier à destination du ministère français de la culture et des communications, je reçois un e-mail en provenance de la structure 'Le Moine et l'Internaute" qui m'invite à passer les voir pour un accueil en résidence artistique après avoir découvert la présentation de mon projet sur Internet. Mon dossier pour le ministère étant pratiquement bordé et bouclé à la mi-mars, je me dis qu'au fond, un petit changement de repères ne pourra pas me faire de mal et que, finalement, me placer dans la situation de monter sur la table comme dans cette scène du film "Le cercle des poètes disparus" ne pourra que me faire du bien. Je prends donc la décision de partir pour le Lubéron, après que mon dossier ait été validé par cette structure. Voilà comment je me suis retrouvé, un soir de mars 2001, à Apt, la ville mondiale de la confiserie ! Et ce n'est pas des blagues, elle est vraiment bonne la confiserie d'Apt !

Qu'est-ce que cet accueil en résidence artistique m'a apporté ? Franchement c'est la vraie question alors que tout le monde part au boulot le matin en se demandant ce qui va bien encore pouvoir lui arriver, dans un monde de plus en plus décousu qui perd quotidiennement ses repères les plus essentiels. En fait, cela m'a permis d'aller vers les autres. Ce que je retiens de cet accueil en résidence, c'est tout simplement qu'il m'a permis d'aller vers des personnes et de rencontrer des personnes en allant vers elles sans être en demande. Ne pas être en demande. C'est un point important dans le sens d'une démarche. C'est probablement la chose la plus importante que cela m'ait permis de comprendre. Je suis allé dans cette résidence artistique pour boucler un dossier inscrit dans un autre contexte, n'ayant rien à voir avec cette résidence, et finalement je me suis retrouvé là à côtoyer des personnes que je ne me serais pas imaginé pouvoir approcher autrement.

En un week-end, je me suis retrouvé à prendre mon petit déjeuner avec une ancienne directrice du musée national d'art moderne de la ville de Paris ; une célèbre critique d'art internationale de Londres ; une critique d'art cinématographique de Belgique ; un architecte qui a enseigné au MIT, etc. J'ai fait la connaissance d'un metteur en scène, d'une restauratrice de tableau, d'une plasticienne parisienne, d'un industriel et de toute une équipe, celle du "Moine et de l'Internaute", des gens extraordinaires. Pour le jeune Sculpteur et Designer que je suis (40 ans, c'est très jeune pour ce genre de profession qui demande une vie), cela m'a apporté, en 10 jours concentrés, probablement la synthèse qui me manquait depuis 20 années de travail dans l'ombre où j'en étais arrivé à me demander si finalement je n'étais pas un petit peu fou de m'acharner tant sur un chemin où bien des gens autour de moi finissaient par me faire douter de mes convictions.

Vous pensez bien qu'à une époque où les licenciements dans les entreprises vont bon train, où les liquidations des structures ne choquent plus personne sinon justement les personnes qui sont liquidées, que le statut de l'artiste dans la société dure et difficile qu'est devenue la nôtre n'est pas franchement celui qui est le plus facile à faire naître et encore moins celui qui est le plus facile à revendiquer et à défendre. A l'issue de cette résidence artistique en Lubéron, je suis intervenu dans une classe de Terminale, option arts plastiques, au lycée d'Apt (1800 élèves) pour faire une conférence-débat de trois heures destinée à présenter les tenants et les aboutissants de ma démarche de plasticien auprès de jeunes élèves qui s'orientent vers les arts plastiques, après quoi j'ai repris un TGV pour Paris afin d'aller remettre mon dossier au ministère de la culture.

Conclusion : Pour les chercheurs, les scientifiques, les plasticiens, les personnes porteuses de projets, ces accueils en résidence sont indispensables et sans prix. Ils offrent la possibilité d'arrêter le temps et de le suspendre pour poser les choses dans l'acte du dire et du faire. Ce sont des moments précieux qui permettent de sortir la tête de la fourmilière afin de regarder les choses avec un autre point de vu, sous un autre angle. C'est une respiration fondamentalement nécessaire et absolument indispensable à la création.

PS : ...Pour ce qui est des moines, je n'en ai point vu, sauf peut-être celui qui sommeille en moi.

JFA

Prélèvement international de matière première

Intention : Faire rassembler le plus rapidement possible, par 7000 personnes à travers toute la planète, 7000 sables de toutes les mers du monde afin de faire venir la silice nécessaire pour réaliser le diamant destiné à aller coiffer le projet "Le Solitaire... des marées" et concevoir une place publique destinée à rassembler les sables de toutes les mers du monde autour de ce projet.